SOURCE: RESPE
La cellule de crise* du RESPE du RESPE s’est réunie le 9 mai afin de faire le point sur l’évolution de la situation des derniers jours.
Bilan de la situation
Au 9 mai et depuis le dernier communiqué du 27 avril, ont été comptabilisés 4 nouveaux foyers d’herpèsvirose de type 1 (HVE1) :
+ 1 nouveau cas d’avortement dans un foyer déjà connu dans le Calvados – Elevage
ce qui amène à 25 foyers depuis le début le 15 mars.
A noter également, plusieurs cas d’herpèsvirose de type 4 (HVE4), soit 9 nouveaux foyers depuis le 4 mai : en Isère, en Indre-et-Loire, en Charente-Maritime, dans l’Orne, dans la Manche (2), dans les Pyrénées-Atlantiques (cheval déplacé ces derniers jours et venant de Charente-Maritime), dans le Cher, dans le Calvados.
Cela porte à 17 le nombre de foyers d’HVE4 sur la même période (contre 9 en 2017).
De nombreux rassemblements continuent d’être annulés (24 concours à ce jour pour la SHF et 140 pour la FFE sur la période du 23/04 au 31/05/18 dans les départements où au moins un cas a été confirmé). Certains comités départementaux ont préféré annuler l’ensemble des concours sur leur territoire jusqu’à début juin.
Pour ceux qui sont maintenus, des mesures sanitaires plus ou moins importantes sont mises en place, pour exemple, présentation d’un certificat de bonne santé à l’arrivée des chevaux, résultat négatif sur écouvillon nasopharyngé datant de moins de 8 jours, contrôle vétérinaire systématique de tous les chevaux avant entrée sur site chevaux. Ces mesures de prévention renforcées visent à limiter la propagation du virus lors de ces rassemblements et ne sont efficaces que si elles sont respectées par tous.
Le taux d’annulation d’engagement pour les concours maintenus reste entre 20 et 30 %.
Symptômes et circulation du virus
Depuis le 27 avril, il n’y a pas eu de nouveau cas rapporté présentant des symptômes neurologiques et un seul cas d’avortement. La forme prédominante reste la forme respiratoire, avec des chevaux présentant majoritairement de la fièvre et un jetage d’abondance variable.
Sur le terrain, les catégories de chevaux qui constituent un risque épidémiologique sont :
Pour rappel, le virus peut survivre plusieurs heures sur des vêtements ou du matériel en contact avec des secrétions.
Une stratégie raisonnable pour les manifestations équestres et pour l’élevage
Les recommandations de la cellule de crise restent inchangées en ce qui concerne les rassemblements équestres :
Par ailleurs, l’introduction/retour de chevaux dans un effectif (dans le cadre de la reproduction ou de rassemblements équestres) doit s’accompagner de mesures de précaution strictes.
L’annexe 1 de ce document reprennent les recommandations détaillées diffusées avec le communiqué de presse le 27 avril et le suivi du 04 mai. Elles s’adressent aux cavaliers et organisateurs de concours.
Un protocole sanitaire pouvant être utilisé pour l’admission des chevaux sur les sites de rassemblement est également proposé en annexe 2 ; il s’agit d’un exemple qui doit adapter à chaque situation après une analyse de risque effectuée par l’organisateur et son vétérinaire référent.
Vaccination et mesures de précaution
La vaccination contre les herpesvirus permet de limiter les symptômes de la maladie et l’excrétion du virus. Elle reste une mesure de prévention efficace. Cependant, dans cette situation d’épizootie, elle ne peut être mise en place que sur des chevaux :
– déjà vaccinés (rappel vaccinal), en bonne santé, dont le rappel remonte à plus de 6 mois ET n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects.
– non vaccinés et non exposés (n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects) ; cependant, la vaccination n’aura un effet protecteur qu’après la seconde injection de vaccin (soit 4 à 6 semaines après la première injection).
Pour les chevaux exposés : La vaccination contre la rhinopneumonie agit principalemet en réduisant l’infection de l’animal par les herpèsvirus de type 1 et 4 (HEV1/4). Les chevaux exposés doivent être considérés comme potentiellement infectés et en phase d’incubation. La vaccination est déconseillée car inutile à ce stade de la maladie, ne pouvant prevenir l’infection qui a déjà eu lieu.
Sur le terrain, les commandes de vaccins ayant été très largement supérieures à celles des années précédentes sur la même période, les doses tendent à manquer. Un réapprovisionnement est effectif, mais les stocks pourraient être assez rapidement épuisés si les fortes demandes continuent ces prochaines semaines. La cellule de crise maintient son conseil général de recours à la vaccination, mais incite à privilégier les rappels vaccinaux et les primovaccinations chez les chevaux non exposés des zones à risque.
Information de la filière
Au vu de la situation épidémiologique actuelle, la cellule de crise préconise de diffuser largement ce communiqué et demande à tous les partenaires et destinataires de relayer l’information.
Seule la responsabilisation des différents acteurs de la filière permettra de limiter l’extension de cette épizootie. Des mesures sanitaires de prévention sont présentées en annexe 1 du présent communiqué. Leur objectif est de limiter la propagation de la maladie au sein d’un effectif comme dans les différentes composantes de la population équine.
Dans l’état actuel des informations recensées, le RESPE maintient donc son appel à la vigilance et à la responsabilité, principalement les cavaliers et propriétaires de chevaux, engagés dans des concours ou épreuves ces prochaines semaines ainsi que les organisateurs de concours.
En fonction des résultats des prochains jours, une nouvelle réunion de la cellule de crise sera programmée.
* La cellule de crise du RESPE
Déclenchée le 26 avril, elle regroupe des experts vétérinaires et scientifiques de cette maladie, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération des Eleveurs du Galop (excusée), la Fédération Française d’Équitation (excusée), la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération nationale des Conseils des Chevaux (excusée), la Fédération Nationale des Courses Hippiques (excusée), France Galop, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la SFET, la Société Hippique Française, le Trot (excusé) et le RESPE.
Informations pratiques :
RESPE – Réseau d’EpidémioSurveillance en Pathologie Equine
3 rue Nelson Mandela – 14280 SAINT-CONTEST
02 31 57 24 88 – contact@respe.net
Contact presse :
Christel Marcillaud Pitel, Directeur du RESPE – contact@respe.net
Annexe 1
Mesures sanitaires de prévention
Le RESPE préconise aux propriétaires, détenteurs et organisateurs de manifestations de se rapprocher de leur vétérinaire afin d’apprécier les risques de diffusion de l’herpèsvirus au sein de leurs effectifs notamment :
En règle générale :
En tant qu’organisateur de rassemblement :
En tant que cavalier :
* A ce titre, nous vous rappelons que, selon l’article L228-3 du Code Rural, « Le fait de faire naître ou de contribuer volontairement à répandre une épizootie chez les vertébrés domestiques […] est puni d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 75 000 €. La tentative est punie comme le délit consommé.
Le fait, par inobservation des règlements, de faire naître ou de contribuer à répandre involontairement une épizootie dans une espèce appartenant à l’un des groupes définis à l’alinéa précédent est puni d’une amende de 15 000 € et d’un emprisonnement de deux ans. »
En cas de suspicion et/ou de contact possible lors de rassemblement ayant accueilli des équidés en provenance des foyers concernés :
En cas de confirmation :
Ces mesures de prévention doivent continuer d’être appliquées pendant 21 jours après constat du dernier cheval hyperthermique.
Rappel sur la maladie
Les herpesviroses de type 1 et 4 sont des maladies très contagieuses qui peuvent être mortelles chez les équidés. Il existe d’autres types d’herpèsviroses, mais l’herpèsvirose équine de type 1 (= HVE1) et l’herpèsvirose équine de type 4 (= HVE4) sont les plus contagieuses et sont communément appelées « rhinopneumonie ».
Les herpèsviroses de types 1 et 4 se présentent sous différentes formes cliniques : respiratoire, nerveuse (myéloencéphalite à HVE1) ou abortive (poulinières qui avortent dans les 4 derniers mois de gestation). La transmission se fait par contact direct (contact « nez à nez », toux, jetage, secrétions utérines et avorton après avortement) ou indirect (mains, vêtements, matériel, abreuvoirs, barrières, etc.). La particularité de ces maladies est qu’une fois que le cheval a été malade, il reste porteur du virus. Le virus reste à l’état latent (sans symptôme) et peut ressortir à tout moment après un stress (fatigue, transport, etc.).
Les herpèsviroses ne sont pas des maladies réglementées, leur gestion en revient aux professionnels.