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Jumping international 4* de Saint-Lô : Julien EPAILLARD à domicile

Excellence Normande Publié le 26 octobre 2020

Julien Epaillard : Enfin!
C’est impensable certes mais c’est la réalité. Depuis le début de sa carrière, le Manchois n’avait jamais gagné de Grand Prix à Saint-Lô. Qu’il s’agisse du Normandie Horse Show ou du Concours international. C’est aujourd’hui chose faite pour la première édition du CSI4. Alors que toute l’élite mondiale avait été convoquée, c’est un  » gars du coin » qui gagne, montrant, une fois de plus, que la Normandie fait naître les meilleurs chevaux et les cavaliers qui vont avec. Car, depuis le début du concours, y compris le CSI2 ce sont les Normands qui ont dicté leur loi :

Benjamin Devulder jeudi avec Vert de Gris, Edward Levy vendredi avec Rebecca LS, Pénélope Leprévost et Une Etoile Landaise hier en avant première du GP du CSI2* remporté par Geoffroy de Coligny et Raimondo du Plessis. Meilleur cavalier du concours, seul le Suédois Enrick von Eckerman, Viking par alliance de certains Manchois peut-être, tire son épingle du jeu dans le clan étranger. On arriverait même à oublier que Scott Brash, ancien numéro 1 mondial, a remporté une épreuve.

Il a fallu attendre 24 ans !

Avant de narrer les événements de la journée qui ont conduit à son succès, il convient de rappeler les meilleurs moments saint-lois du natif de Brix. Les premiers faits de guerre de « Juju » remontent au NHS 1996. Champion d’Europe jeunes cavaliers en titre, il remportait le prix de la ville de Saint-Lô avec Si tu Viens et prenait la 3ème place du Derby avec le même étalon des Haras nationaux. L’année suivante, toujours avec Si tu Viens, il remportait le derby. En 2003, il était 4ème du GP du NHS avec Grain de Voltaire. En 2007, 4ème du GP du NHS avec Kanthaka de Petra.

En ce qui concerne le CSI3*, Julien se classe 2ème en 2004 avec Hyades Belmanière et 2ème en 2007 avec Labrador de Breka

Aujourd’hui, ils ne sont pas tendance. Régulièrement bousculés, Jean-Paul Lepetit et son adjuteur Alain Lhopital doivent sans cesse se justifier. Dans les coulisses de Saint-Lô, on savait qu’ils étaient attendus. Jusqu’au départ du Grand Prix chacun saluait leur prestation entamée voilà 10 jours. Le tracé du Grand Prix semblait ne pas susciter de critique. Mais les choses se corsaient et les inquiétudes montaient lorsqu’après 20 cavaliers on ne comptait aucun sans faute. Les qualifications successives de l’Irlandais Mark Mc Auley et de la Nordiste Juliette Faligot furent propices à détendre l’atmosphère. Finalement on en dénombra 7 pour atteindre le Graal.

Il convient aussi avant de mettre des mots sur les derniers moments de cette splendide épreuve de rapporter les propos de Thierry Pomel sélectionneur de l’équipe de France :  » C’est un Grand Prix parfaitement dosé qui convient au mieux au plateau présent. Il est clair qu’entre la notoriété des cavaliers et le niveau des chevaux il peut exister un certain écart ». En effet, la subtilité et la difficulté de l’équation posée au chef de piste, comme souvent dans ces CSI4* , compétitions charnières entre les CSI3* égaux au Grand National et les CSI 5* réservés à l’élite, par ailleurs peu nombreux au calendrier, est d’adapter le parcours à un plateau moins homogène souvent composé de chevaux plus jeunes.

Aujourd’hui, les chefs de piste non seulement ont trouvé la bonne mesure mais ils ont aussi permis à la fois de confirmer la place de N°1 Français de Julien Epaillard et à deux cavalières françaises de se mettre en évidence.

Juliette Faligot allume la mèche. Julien Epaillard déclenche l’explosion

On savait la cavalière de Bailleul dans les Hauts de France particulièrement compétitive avec sa jument de 10 ans Arqana de Riverland ( Cornet Obolensky x Diamant de Semilly) mais pas encore à ce niveau . Les observateurs présents avaient déjà pronostiqué une belle performance. S’ils avaient jugé son parcours de la veille moins pétillant, ils qualifiaient le premier tour d’exception. Partie 2ème, elle provoquait le chrono tout autant que ses 5 autres adversaires. Nina Mallevaey, 20 ans, ne se laissa pas impressionner aux rênes de Virtuose Champeix, un mâle 11 ans fils de Rubins des Bruyères ancienne monture de Julien Epaillard qui par ailleurs coache la jeune cavalière depuis 2 ans membre de l’Ecurie Chev’el avec Jeanne Sadran la fille du propriétaire. La Lilloise s’installait donc à la 2ème place. Henrik von Eckermann qui montait là King Edward, le cheval de sa compagne Janika Sprunger, enceinte, passa un peu trop de temps en l’air. Il prenait un strapontin derrière les deux Françaises. Laurent Goffinet fut fautif avec Atome des Etisses. C’est, avant qu’Alexandra Francart elle aussi victime d’une faute ne clôture la fête, que Julien Epaillard enflamma le Hall du Pôle. En selle sur Queeletta, une jument oldenburg de 12 ans, également propriété de la Sté Chev’el avec laquelle il terminait 10ème du CSI3* de Saint-Lô en 2019, le Normand qui, un instant après avoir négocié à merveille sur une bonne foulée l’oxer et le virage de l’obstacle Manche, hésita à prendre l’option à droite après le double pour se diriger vers le vertical final. Qu’importe, le chrono afficha 1 seconde et 9 centièmes de moins que sa dauphine Juliette Faligot.

La Marseillaise retentit pour un podium français fait de Normandie et des Hauts de France. On se donna rendez-vous pour 2021 avec pour seul souhait : Que les masques tombent!

Source: Equin Normand

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