Depuis septembre 2022, date de la signature d’un Memorandum à l’ambassade du Japon, les évènements évoluent bien entre les différents signataires que sont le Haras du Pin, le Conseil des Chevaux de Normandie, le Centre de Valorisation des équidés normands et la Japan Horse Logging Association, épaulée par la JRA. Depuis cette signature, de nombreux échanges témoignent de la richesse de cet engagement réciproque. Différents voyages ont déjà eu lieu entre les différents protagonistes, tant en France qu’au Japon. Le dernier d’entre eux vient de prendre fin, et marque une nouvelle avancée dans la construction d’un projet commun.
En cette période estivale, c’est donc une délégation japonaise qui est venue durant 4 semaines, à la fois pour s’initier aux techniques de formation françaises, et parfaire sa connaissance de la culture Cheval de travail française. Cette délégation, composée de 4 personnes, toutes professionnelles du cheval au Japon, est venue s’imprégner des méthodes françaises et normandes.
Approche pédagogique, analyse du comportement de jeunes chevaux, gestion d’un groupe en fonction du niveau des étudiants : les stagiaires ont pu appréhender différentes facettes très complémentaires de la mise en place des techniques d’attelage de travail.
Au-delà de l’aspect purement technique, les japonais ont également pu appréhender le savoir-faire normand dans ses différentes composantes, grâce à plusieurs visites organisées par le Conseil des Chevaux de Normandie incluant une présentation de l’écurie Aurmath par Stéphane Meunier, structure spécialisée dans l’entraînement de chevaux de course. Et, une visite privée de l’hippodrome de Clairefontaine guidée par Axelle Maître.
Takashi Iwama, président de la Japan Horse Logging Association, et unique débardeur professionnel au Japon, s’est montré particulièrement intéressé par les différents aspects des visites proposées. Takashi est en effet un homme de cheval complet : éleveur de chevaux de course, de chevaux de sport, il s’est ensuite tourné vers le débardage avec bonheur, et avec des chevaux d’un autre gabarit. Grand admirateur du percheron, il s’est fixé pour objectif de ré-introduire cette race au Japon, pour le travail, tout en l’adaptant aux spécificités nipponnes.
Pour la partie Enseignement académique de l’attelage, c’est Raphaël Berrard, référent technique attelage au sein de l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation), qui est aux guides. Il les a notamment initiés à l’attelage à 4 chevaux, ce qui les a fortement impressionnés.
Après cette première session sur les bases pédagogiques, les futurs enseignants japonais vont désormais passer à la pratique chez eux, encadrés par leurs instructeurs français. Une formation de stagiaires japonais, encadrée donc par l’équipe enseignante française, est en effet prévue fin octobre au Japon.
Les japonais ont importé des percherons de travail dans les années 1800, via les États-Unis, puis ces échanges se sont taris. Les derniers percherons importés après-guerre pour l’utilisation étaient destinés aux courses de Trait-Tract.
La récente collaboration mise en place permet d’ouvrir d’autres perspectives à ce fabuleux cheval. Les japonais ne tarissent pas d’éloge sur cet animal dont ils apprécient la robe et admirent le format. Au Japon, la robe blanche du cheval renvoie à des histoires mythiques de chevaux fabuleux, symboles de fertilité. Espérons que l’arrivée de cette jument présage d’heureux jours pour les percherons au pays du soleil levant.