Nombreux déjà sont les pionniers du renouveau du cheval de sport partis vers des chevauchées célestes. D’aucuns dont le nom a résonné et résonne encore partout dans le monde. D’autres, plus discrets mais dont l’action a été autant déterminante pour la renommée de l’élevage normand. René Bédouin fut de ceux-là. Agriculteur au village Chanu à Hocquigny, une petite bourgade qui jouxte La Haye Pesnel n’en étant séparée que par la ligne de chemin de fer qui relie Saint-Lô à Rennes avec tout près la gare de Foligny, autrefois plaque tournante du transport des bovins de race normande, il sut transmettre à ses deux fils Patrick et Jacques la passion de l’élevage. L’un et l’autre disparus prématurément. La Société Hippique de La Haye Pesnel reconnaissante a donné le nom de Jacques Bédouin à la plaine équestre. En 1975, Brigitte Bédouin, leur sœur, épousait Yves Langelier, agriculteur à La Mouche, une commune voisine dont les parents ne possédaient que des chevaux pour le travail. Ni Brigitte, ni Yves ne furent cavaliers. Ensemble, avec une discrétion et un acharnement qui demeurent, tant dans le domaine de l’élevage bovin normand où ils excellaient que dans l’élevage du cheval de sport, ils ont en un quart de siècle, fait de l’affixe « Chanu » une référence.